Ce sont trois cousins germains, Charles Poisot mon grand-père, Alfred Peuillard et Jules Dumez. La photo a été prise vers 1910, la photo les représente dans la tenue que l'on retrouve sur les cartes postales des manifestations du Ralliement de Saint-Quentin, présenté comme une société de préparation militaire, mais aussi sur les cartes postales éditées à l'occasion de la fête fédérale de gymnastique de 1910, voir à ce sujet la page en suivant ce lien.
Charles était le fils de Charles Paul Henri Poisot et de Blanche Dumez.
Il est né le 21 mai 1893 à Saint Quentin.
Alfred était le fils d'Octave Peuillard et de Adeline Dumez, la soeur de Blanche.
Il est né le 2 août 1891 à Saint Quentin.
Jules était le fils d'Alfred Dumez, le frère de Blanche et de Maria Eugénie Boniface.
Il est né le 5 avril 1891 à Saint Quentin.
Charles était le fils de Charles Paul Henri Poisot et de Blanche Dumez.
Il est né le 21 mai 1893 à Saint Quentin.
Les voici quelques années plus tard en 1913, au centre, debout, Jules Dumez et Alfred Peuillard et l'avant dernier à droite debout mon grand père Charles.
N.B. : Mon père avait indiqué qu'Alfred Peuillard était le 1er à gauche, mais je pense qu'il s'est trompé.
Quand éclate la première guerre mondiale, les deux cousins ont 23 ans, mon grand-père 21 ans.
Autant dire qu'ils sont aux premières loges et font partie des mobilisés du 2 août 1914.
Charles rejoint le 45e Régiment d'Infanterie, casernement Laon, Hirson et Sissonne, 8e Brigade d'Infanterie,
4e DI, 2ème corps d'Armée. Le Régiment est aussitôt engagé et se porte devant l'ennemi en Begique. Il combat
vaillamment mais doit se replier. Début septembre, c'est la bataille de la Marne, le 45e RI est en soutien
au 2e corps de cavalerie Conneau et au moment où les allemands se ressaisissent et comblent la brèche entre
leurs Ie et IIe armées, mon grand-père est fait prisonnier le 18 septembre 1914, quelque part entre Pontavert
et Berry-au-Bac.
Historique du 45e Régiment d'Infanterie - Campagne 1914-1918 - Librairie Chapelot Paris.
Visitez le site consacré au 45e Régiment d'infanterie.
Alfred, lui est au 87e Régiment d'Infanterie caserné à Saint Quentin, 6e Brigade d'Infanterie, 3e DI, 2e corps d'Armée. Il est déclaré tué à l'ennemi le 31 octobre 1914 à la La Harazée près de Ste Menehould.
Jules est au 67e Régiment d'Infanterie caserné à Soissons, 23e Brigade d'Infanterie, 12e DI, 6e corps d'Armée. Il est déclaré tué à l'ennemi le 24 septembre 1914 à Mouilly près de Verdun. Henri Poizot, un cousin plus lointain, fait partie aussi du 67e RI, il a survécu à la guerre et a noté au jour le jour dans des carnets ce qu'il a vécu. Pour la journée du 24 septembre, il conclut "Grande quantité de mort et de blessés*".
N.B. : Histoire d'un poilu - Carnets de Charles-Henri Poizot du 67e R.I. - page 31
Voilà, à peine trois mois de guerre et des trois cousins , il ne reste plus que mon grand-père prisonnier. Peut-on parler de chance ? Pour nous sûrement, car nous serions quelque uns à ne pas être là sans lui, mais, pour lui,... il avait tant de souffrance encore à vivre.
Charles a été interné au camp de Langensalza en Allemagne près d'Erfurt, No 2069,
5e Compagnie comme indiqué sur le plastron cousu sur sa vareuse, au col de laquelle
on voit le numéro de son régiment.
Ma tante Odette raconte que pendant sa captivité, il est passé en jugement parce
qu'un allemand l'avait accusé d'avoir tenté de l'étrangler. Il a échappé à la peine
de mort qu'il encourait grâce à un avocat allemand qui a pris soin de sa défense.
Il fallait qu'il vive pour que nous vivions à notre tour.
Il a été libéré le 30 novembre 1918 et démobilisé le 9 août 1919.
Ci-contre, les parents d'Alfred, Octave Peuillard et Adeline Dumez, cette photo sous forme
de carte postale a été envoyé à mon grand-père, prisonnier. Au dos, il y a le cachet du camp
de Langensalza.
A ma connaissance, ils n'avaient qu'un fils et il est probable qu'ils n'ont eu la certitude
de sa mort qu'à la fin de la guerre, car c'est un jugement de juin 1920 qui tient lieu
d'acte de décès. Cela a aussi été le cas de Jules Dumez. Cela veut dire que les corps
n'ont pas été retrouvés ou identifiés.
Sur cette carte postale que mon père m'a donné se trouve, à la pompe à eau, à droite, Adeline, la mère d'Alfred Peuillard. D'après papa, cette carte aurait éditée vers 1920, peut-être mais la vue est d'avant la guerre, le pont des Glacis ayant été détruit pendant la guerre. Ce n'est pas souvent que l'on peut identifier quelqu'un sur une carte postale, mais à ce moment là, la passion de la généalogie rejoint celle des cartes postales anciennes.
Pour servir à l'histoire familiale - Jalons AP - Février 2010
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