En effet, ce mois s’annonce sans trop de gelées et avec des précipitations limitées, tant mieux pour les factures de chauffage mais pour le jardinier ce n’est pas forcément une bonne nouvelle. Le risque c’est que dès la fin du mois la douceur relative entraîne un départ de la végétation qui sera très sensible aux éventuelles gelées du mois de février qui peuvent être sévères et compromettre les récoltes de fruits et la floraison des arbustes d’ornement. N’empêche je ne boude pas mon plaisir de voir les jours s’allonger et de pouvoir retourner au jardin, surtout quand il y a un petit rayon de soleil. Les premiers semis vont pouvoir se faire, je vais commencer par des fèves dès maintenant, c’est une première pour moi, si le résultat est probant, aussi bien au jardin qu’en cuisine, ça pourrait devenir un incontournable. Apparemment ça pousse bien, ce n’est pas sujet aux maladies ni aux ravageurs et ça n’épuise pas trop la terre, au contraire les racines fixent l’azote dans le sol. Et puis après je vais commencer à préparer les planches pour les pommes de terre, les ails, oignons et échalotes, ça y est c’est parti !
Je doute que les dictons populaires résistent au réchauffement climatique... Je relisais dans une revue un ancien article sur le faucon pèlerin et sur l’extinction à laquelle il a à faire face, en fait son problème c’est qu’il est au sommet d’une pyramide qui démarre avec des vers de terre qui accumulent dans leurs graisses tous les pesticides, herbicides et compagnie qui transitent dans leur système digestif. Ensuite, ce sont les oiseaux qui bouffent les vers et qui eux aussi n’étant pas programmés pour éliminer les poisons les stockent à leur tour, malades ils sont des proies faciles pour le faucon pèlerin. Il n’en profite pas à moyen terme, ses œufs deviennent plus fragiles, son comportement est altéré et le renouvellement des populations ne se fait plus. Je vous dis ça parce que nous aussi nous sommes au sommet d’une pyramide, vous mettez de la luzerne et des granulés à la place des vers, des vaches à la place des oiseaux vous devinez facilement la suite. Ce n’est pas la peine d’opposer la fin du mois avec la fin du monde, elles finiront bien par se confondre. Bonnes fêtes.
La pluie est enfin revenue avec les premières fraîcheurs et même les premières gelées, au revoir dahlias, à l ‘année prochaine. En quelques jours la structure de la terre s’est complètement modifiée, son aspect de cendre grise s’est transformée en humus noir gorgé d’eau. Finies, les corvées d’arrosage, il faut maintenant préparer le jardin à l’hiver, démonter les rames des haricots, les tuteurs des dahlias, ramasser les feuilles mortes pour ensuite les épandre sur les parcelles dénudées. Je vais compléter par un apport de compost pour les parcelles qui devront recevoir au printemps les plantes gourmandes. Va débuter aussi une période où certains travaux structurels vont pouvoir se faire, reprendre certaines bordures, les clôtures et surtout je vais installer un écran anti-racines sur une parcelle qui borde au nord le bois voisin, en effet les apports d’engrais verts et l’arrosage attirent les racines en particulier des peupliers et des frênes. Leur présence se manifeste par le manque de vigueur des légumes installés. Il faut surtout ne pas y installer de vivaces. Le travail régulier de la terre permet d’éviter que ces racines prennent trop leur aise.
Après quatre mois sans pratiquement pas de pluie, les quelques rares précipitations annoncées n’ont été que des pipis de chat, tout juste bon à faire tomber la poussière, le temps des précipitations semble revenu. Avec les jours qui raccourcissent, l’augmentation du taux d’humidité et l’ardeur moins forte du soleil, la végétation souffre un peu moins, d’autant que pour le jardin, les parcelles se libèrent peu à peu. Tout le monde s’accorde sur le caractère exceptionnel de cet été sec et chaud mais il semblerait que l’exception devienne la règle. Malgré tout la saison n’a pas été aussi mauvaise que cela en terme de récoltes et côté positif, il me semble que la pression des mauvaises herbes a été moins forte que les autres années. Les travaux d’automne ont commencé avec la reprise des massifs de fleurs, désherbage, plantations des bulbes et des bisannuelles, pareil pour les planches de framboisiers et de fraisiers. Vu l’échec des semis d’engrais vert par manque d’eau, je couvre au maximum les parcelles libérées avec des débris végétaux, rares tontes de gazon, bois raméal fragmenté (BRF), restes de culture, celles-ci passeront tout l’hiver sous cette couverture, ainsi la terre sera plus facile à travailler et enrichie naturellement.
Ce mois de septembre s’annonce pour le moment sans précipitations à venir ; après un été ensoleillé et chaud comme on en a pas connu depuis longtemps, le manque d’eau dans les jardins devient de plus en plus critique, même les arbustes et les arbres accusent le coup. L’arrosage devient la tâche la plus chronophage de l’emploi du temps du jardinier, mais à part ça les récoltes sont au rendez-vous, les tomates sont exceptionnelles, pas de maladies, courgettes, concombres, potirons, haricots verts, on s’en régale, même les navets et les carottes qui n’ont pas bien marché au printemps se sont bien rattrapés dans la deuxième série de semis. Ayons une pensée pour les dépanneurs de tondeuses à gazon qui doivent chômer depuis deux mois et vu l’état de la pelouse ils devraient encore être tranquilles un moment.